Définition de RONGEUR, EUSE
Prononciation : ron-jeur, jeû-z'
DÉFINITIONS
1
Qui ronge.Et de ces vers rongeurs qui dévorent nos bois
de Jacques DELILLE dans Trois règnes, VIII
Tel un fruit tourmenté par l'insecte rongeur Mûrit avant le temps et tombe de lui-même
de MASSON dans Helv. II
Tous ces rocs, calcinés sous un soleil rongeur
de André CHÉNIER dans Idylles, la Liberté.
2
Sémantique : Fig. Qui inquiète, tourmente.Chaque jour dans son sein verse un poison rongeur
de Jacques DELILLE dans Pit. III
Et des remords rongeurs l'escorte vengeresse
de Jacques DELILLE dans Én. VI
Ma mère redoutait pour moi la monotonie, l'uniformité et l'oisiveté, plus rongeuse que la douleur, de la maison paternelle et de la vie de Mâcon
de Alphonse de LAMARTINE dans dans le Dict. de DOCHEZ.
Le ver rongeur, le remords du coupable, et aussi une peine qui assiége constamment l'esprit.
L'importance lui tournait la tête [à Pontchartrain] ; son ver rongeur était de n'être point ministre
Je porte toujours dans mon coeur le ver rongeur qui me déchire depuis l'aventure du grand Barmécide [le duc de Choiseul]
Sémantique : Par plaisanterie. Ver rongeur, un fiacre pris à l'heure qui vous attend à la porte.
3
Nature : S. m. pl. Les rongeurs, ordre de la classe des mammifères renfermant ceux dont les incisives, au nombre de deux à chaque mâchoire, sont longues et fortes, et donnent à l'animal une grande facilité pour ronger.4
Nature : S. m. Corps qui a la propriété de détruire les couleurs organiques.HISTORIQUE
1
XVIe s.Si un homme estoit traduit en justice, ou accusé d'un fait criminel, le bailli pourroit faire saisir ses biens, et y establir deux rongeurs ou sergents, aux despens des biens, à huit sols par jour
dans Nouv. coust. gén. t. I, p. 712
ÉTYMOLOGIE
1
Ronger. Au XVIe siècle on disait rongeard.